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Rencontre À fond dans la mêlée

Du rugby, Manon Grauby aime l’esprit d’équipe et la solidarité. Afin de jouer dans le club local, elle a réussi à y créer une section féminine.

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«Mon meilleur souvenir au rugby, c’est le moment où nous sommes entrées sur le terrain pour jouer notre premier match avec le maillot rouge et blanc de l’Union sportive plateau de Sault. Mon rêve d’enfant se concrétisait », raconte Manon Grauby avec émotion. Installée en Gaec avec ses parents à Roquefeuil, dans l’Aude, cette jeune femme de vingt-cinq ans élève des gasconnes des Pyrénées. Cela fait huit ans qu’elle s’adonne au ballon ovale, un sport ancré dans ce coin de montagne.

Une force de conviction

« Mon grand-père fréquentait déjà ce club, et après lui mon père et mon frère, poursuit-elle. Petite, j’allais les voir disputer les tournois. Mais à l’époque, les filles ne descendaient pas sur le terrain. En 2011, quand j’ai su qu’une école mixte ouvrait à Bélesta, à quinze kilomètres de chez nous, j’ai foncé m’y inscrire. »

Les deux premières années n’ont pas été faciles. « La victoire n’était pas toujours au rendez-vous », se souvient la jeune femme, qui ne s’est pas découragée pour autant. En 2018, avec une amie, elle décide de créer une section féminine au sein du club du plateau de Sault. « Il a fallu convaincre, dit-elle. Au début, certains se demandaient si notre projet était sérieux. Mais depuis que nous remportons des matchs, la question ne se pose plus. »

Dotée d’une belle énergie, Manon aime aller de l’avant. « Elle est entreprenante. Et quand elle a un projet en tête, elle n’est pas du genre à abandonner », affirme son père. Deux soirs par semaine, la jeune éleveuse termine sa journée à 19 heures, pour rejoindre ses coéquipières sur le gazon. « Après l’entraînement du vendredi et le match du dimanche, nous mangeons ensemble. Nous avons noué des liens qui renforcent la cohésion du groupe », apprécie-t-elle.

Dans l’équipe, Manon occupe le poste de talonneuse. « Comme nous sommes dix sur le terrain, au lieu de quinze, les places sont plus polyvalentes, explique-t-elle. Je joue aussi bien en attaque qu’en défense, et je suis au cœur des mêlées. » Désormais, quand les filles disputent un match à domicile, il y a des supporters. « Cet engouement nous donne encore plus envie de gagner », lance la sportive, déterminée à vivre à fond cette première saison sous les couleurs du club local.

Frédérique Ehrhard

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